Par un temps de chien. Libre *

HRP - C'est pas fameux pour un premier post mais bon... ><' Libre, à qui veut. ^3^

Forks, un après-midi pluvieux et frais… En somme un après-midi des plus banales, pour n’importe qui connaissant un tant soit peu les habitudes météorologiques de la ville. En ce samedi, nombre de personnes étaient de sortie et ne semblaient avoir omis de prendre un parapluie… Toutes sauf Sayori. Évidemment. La jeune femme vivait ici depuis toujours, et pourtant, elle ne cessait de se faire surprendre par les averses quasi quotidiennes. Un instant, hébétée, elle jeta un coup d’œil à son reflet, dans la fenêtre d’une voiture. Elle grimaça, écartant certaines mèches de cheveux qui la gênaient. Trempée. C’était le mot. Après avoir traversé sa veste en jeans, l’eau avait imbibé les vêtements qu’elle portait en dessous. Résultat elle avait l’impression de porter un poids à chaque mouvement qu’elle faisait. Et l’amas roux qui lui servait de chevelure était dans un état tout aussi désastreux… Un soupir lui échappa tandis qu’elle se dirigeait lentement vers le centre commercial. Désormais, à quoi bon se dépêcher de se mettre à l’abri, puisque le mauvais temps s’est abattu sur elle en à peine quelques minutes ?

Elle parcourut les derniers mètres qui la séparaient du seul endroit public, sec et chaud, où elle pouvait se réfugier. Pénétrant à l’intérieur, Yori accueillit avec joie une vague de chaleur qui la submergea. Au moins une bonne chose ! Il ne lui restait plus qu’à attendre que la pluie s’arrête, ou encore qu’Alex passe par le plus grand des hasards dans le coin, et elle serait de retour à la maison… Encore fallait-il que le jeune homme daigne sortir sa moto. Il ne la sortait presque jamais, prétextant que sa bécane ne supportait pas le mauvais temps… Une réflexion des plus stupides ! Mais Sayori ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, étant donné qu’elle avait eu le même comportement les premiers jours suivant l’achat de sa voiture. Un sourire amusé s’étira sur ses lèvres, éclairant son visage. Puis soudain, une main s’abattit sur son épaule, lui faisant faire un bond sur le côté, alors qu’elle venait tout juste de s’asseoir sur un banc libre.

Samedi, le jour préféré des lycéens. Pas Bella. C’était un jour ennuyeux, comme les six autres, à vrai dire. Après midi pluvieux, si peu différents des jours précédents. La nouvelle avait tellement de mal à s’habituer à Forks. Lorsqu’elle habitait Phoenix avec sa mère, la jeune femme sortait en compagnie de quelques amis, ou seule (la plupart du temps) pour profiter du soleil quotidien. Vivre ici était un calvaire. Mais Phil avait rencontré Renée. Non que Bella lui en veuille, mais tout aurait été plus simple, si sa mère et elle-même étaient restées toutes les deux. Mais au moins, Charlie était ravi. Et cette après midi là, le père osa déranger la fille, affalée sur son lit. Petits coups à la porte. « Je peux entrer ? », lança une voix gênée. Bien entendu, Bella avait acceptée. Pourquoi refuser cela à son vieux père ? Quand ce dernier entra dans l’antre, il sourit. Cela cachait forcément quelque chose. Après avoir pris quelques médiocres nouvelles de son enfant, le chef Swan se racla la gorge. Que voulait-il ? Il demanda enfin, après plusieurs minutes de silence : « Bella, je suis un peu gêné de te demander cela mais accepterais-tu d’aller faire les courses ? ». Oh, si ce n’était que cela. Avec joie. La jeune femme se leva d’un bond, attrapant son sac au passage. « D’accord », répondit-elle. Pour combien de temps en aurait-elle ? Allez, pas longtemps. Et pour une fois, elle pouvait marcher. Sortant de la maison, sans parapluie bien évidemment, Bella entama son périple en direction du centre commercial. Mauvaise idée. A mi-chemin, une averse de tonnerre débuta. Génial ! Soupirant, la jeune femme arriva un quart d’heure plus tard, trempée jusqu’aux os. L’après midi s’annonçait parfaite.

Entrant dans le centre commercial, la jeune femme se dirigea d’office vers le petit supermarché. En dix minutes à peine, elle eut terminée les courses. Heureusement que Charlie n’avait pas besoin de grand-chose. Payant ce qu’elle devait au caissier, Bella sortit enfin. Elle allait pouvoir rentrer à la maison, paquets sous le bras, pluie battante. Elle n’allait pas déranger son père, tout de même. Quelle idiote de n’avoir pas pensé prendre la voiture. Tout en étant perdue dans ses pensées, Bella finit par percuter quelqu’un (qui lui avait plutôt foncé dessus) et lâchant un paquet, elle vînt frapper une autre personne. Heureusement, c’est le dos qu’elle toucha. Une ravissante jeune femme se retourna, et la pauvre mademoiselle Swan rougit, honteuse de ce qu’elle venait de faire. Décidemment …

Se retournant, Sayori put enfin détailler à sa guise celle qui l’avait quelque peu percutée, à n’en pas douter, malencontreusement. Tout comme elle, la jeune femme avait du sortir sans parapluie puisqu’elle était trempée, quoiqu’il lui sembla qu’elle devait être à l’abri depuis plus longtemps qu’elle… Ses vêtements, bien qu’imbibés d’eau n’étaient pas aussi sombres que les siens, signe que la chaleur ambiante les séchait peu à peu. Miss Hawkins étira ses lèvres en un sourire rassurant ; les joues rouges de l’inconnue tentaient à prouver qu’elle se sentait honteuse, chose que Sayori ne souhaitait pas.

« Pas de casse ? » Demanda-t-elle simplement, en désignant le paquet qui était vraisemblablement tombé par terre.

Puis elle se tut, la fixant du regard avec curiosité. Sa tête lui rappelait vaguement quelqu’un mais quant à savoir qui… Elle fronça les sourcils, un instant, se remémorant à grande vitesse les visages des personnes qu’elle connaissait, de près ou de loin. Cheveux bruns, yeux chocolat, teint pâle… Et cela fit tilt.

« Bella Swan n’est-ce pas ? Je suis assez surprise que tu sois sortie par un temps pareil… Je t’aurai plutôt vu rester chez toi à attendre que le soleil se montre. » Lança Sayori.

Sûr que Forks était l’opposé de Phoenix en matière de météo… L’asiatique se rassit alors sur le banc qu’elle avait occupé quelques instants auparavant. Après tout, pourquoi ne pas discuter avec la fille de Charlie ? Ce serait un bon moyen de passer le temps pendant que l’averse se calmerait petit à petit. Et cela permettrait de faire plus ample connaissance avec celle dont on se cessait de parler au lycée. Ce n’était pas tous les jours qu’il y avait une nouvelle, croyez-moi.

« Pas de casse ? », demanda la jeune femme. Un vrai miracle. C’était une question qu’elle aurait du se poser à elle-même, plutôt. Bella était si maladroite. Ses courses étaient en piteux état. Du moins, le sac qui était tombé. Tant pis, elle expliquerait à Charlie. La vérité sort de la bouche des enfants, non ? Et pour une fois qu’elle ne mentait pas. Non que cela soit dans ses habitudes, mais elle avait tendance à maquiller la vérité. Comme lorsqu’elle parlait des Cullen à son père. Oh, ceux-là étaient un tel mystère. Des êtres hors du commun. Mais ne nous égarons pas. Sayori était trempée, comme Bella. La pluie était un véritable ennemi, ici. On ne pouvait se fier aux nuages. Avec le temps, la nouvelle s’y ferait. Pour l’instant, elle avait tendance à croire que quelques nuages pouvaient cacher un radieux soleil. Balivernes. Sa mère l’avait prévenu. Le sourire rassurant de la belle asiatique eut le don d’apaiser Bella. Non, elle ne lui en voulait pas. Tant mieux. Se raclant la gorge, miss Swan déclara, gênée.

« Non, ça va. Encore désolée ».

Et puis Sayori la fixa. Elle semblait la reconnaître, ou chercher son identité. Bella ignorait celle de son interlocutrice, toute fois. Et pour retenir les prénoms, elle n’était malheureusement pas douée. « Bella Swan n’est-ce pas ? Je suis assez surprise que tu sois sortie par un temps pareil… Je t’aurai plutôt vu rester chez toi à attendre que le soleil se montre ». Ahah. Tous la connaissaient mais elle ne connaissait personne. Etrange sensation. Pourquoi diable Charlie parlait-il d’elle à tout le monde. Bella soupira. Elle était comme qui dirait, démasquée. Petit sourire timide, murmures venant de nulle part.

« C’est bien ça. Mon père m’a envoyé faire des courses. Quant au soleil, je n’attends plus depuis bien longtemps ».

Après tout, elle connaissait un minimum Forks. Elle y avait vécu un an, enfant et quelques vacances aussi. Mais Phoenix lui manquait, cruellement. Regardant la jolie jeune femme, Bella rougit. Dieu, pourquoi ? C’était insupportable. Souhaitant parler quelques instants, pour faire connaissance, la jeune femme s’assit à son tour sur le banc. Elle ne connaissait pas encore l’identité de sa victime, après tout.

« Je … J’ignore ton nom ».

« Non, ça va. Encore désolée ». Lui répondit Bella, gênée.

Sayori esquissa alors un vague geste de la main, - comme lorsque l’on chassait un insecte particulièrement dérangeant -, tout sourire. Cela n’avait pas d’importance. De plus, elle n’aurait pas pris la mouche pour si peu et miss Swan ne semblait en aucun cas l’avoir bousculée volontairement. La jeune femme se confortait dans cette idée puisqu’elle avait appris, au détour d’une conversation au lycée -, combien Bella était maladroite… En effet, le récit de ses exploits en Sport les jours suivant son arrivée s’était très vite répandu dans toutes les classes… Bon nombre de personnes étaient donc au courant, dont mademoiselle Hawkins.

« C’est bien ça. Mon père m’a envoyé faire des courses. Quant au soleil, je n’attends plus depuis bien longtemps ».

Sourire amusé. Mieux valait ne pas espérer que le soleil pointe le bout de son nez à Forks. Le mauvais temps était au rendez-vous la plupart du temps, bien qu’il arrive à quelques rares, - mais ô combien appréciées -, occasions d’avoir une journée légèrement ensoleillée. Dans ce cas-là, à moins d’être cloué au lit à cause d’on ne sait quelle maladie, tout le monde était de sortie…

« Je … J’ignore ton nom ».

Ah oui. C’est vrai. Ce devait être quelque peu gênant que tout le monde la connaisse sans qu’elle-même puisse mettre un nom sur un visage. La belle asiatique répondit alors, lui tendant la main :

« Sayori Hawkins, enchantée. »

Puis, tandis qu’elle ouvrait sa veste afin que les vêtements du dessous puissent sécher eux aussi, elle ajouta :

« Puisque nous sommes obligées d’attendre la fin de l’averse je propose que nous discutions… Si ça te dit bien sûr, je ne t’oblige à rien. Pose-moi toutes les questions que tu veux, n’importe quoi… Je suis toute ouïe ! »

Hum, la maladresse. Quelque chose dont Bella aurait souhaité se débarrasser à tout jamais. A Phoenix, elle ne l’était pas autant. Ou presque. Il lui arrivait d’avoir des soucis, de temps à autres mais à Forks, miss Swan n’était plus qu’un bel aimant à dangers. Elle attirait tout. Voitures, camions, vampires aussi. Mais bien sûr, elle ignorait cela. Le sport était pour elle, insupportable. Mike Newton, son ami, la blessait souvent. Coup de raquette, ballon en pleine tête ; bref. Peut être ne le faisait-il pas exprès mais Bella était de plus en plus amochée au fil des semaines. Que lui réservait la fin d’année, bon sang ? « Ne pensons pas à cela », se dit la jeune femme. Et elle avait raison. Si elle avait su. Vampires, vampires et … Vampires. Elle était décidemment vouée à vivre une existence mouvementée. La demoiselle soupira. Regardant pas les baies vitrées, elle s’aperçue que la pluie s’était accentuée. Oh, le soleil était rare ici. Parfois, il arrivait qu’un rayon traverse les épais nuages. Mais si rarement, malheureusement. Ce n’était pas si grave, Bella s’y était désormais habituée. Perdue dans ses pensées, la jeune femme eut à peine le temps d’entendre le nom de son interlocutrice. « Sayori Hawkins, enchantée. » Petit sourire gêné.

« Moi de même ».

Quelle bavarde. Heureusement pour elle, Sayori enchaîna assez rapidement. « Puisque nous sommes obligées d’attendre la fin de l’averse je propose que nous discutions… Si ça te dit bien sûr, je ne t’oblige à rien. Pose-moi toutes les questions que tu veux, n’importe quoi… Je suis toute ouïe ! ». Pourquoi pas ? Après tout, elle n’avait rien à faire aujourd’hui. Cependant, il fallait qu’elle prévienne la belle asiatique, elle n’était pas très à l’aise en conversation. La pauvre allait s’amuser avec un tel phénomène. Haussant les épaules et souriant, Bella ajouta :

« Avec plaisir. Je ne suis pas vraiment très bavarde mais je vais faire un effort. Euh … Tu connais Forks depuis longtemps ? »

Bon début. Elle qui ne disait jamais rien, même à son propre père. Attendant la réponse de son interlocutrice, la jeune femme ne dit rien de plus.

Bella eut un petit sourire gêné.

« Moi de même ».

Il allait sans dire que la jeune femme ne devait pas être très bavarde… Mais peu lui importait. Sayori n’était pas du genre à forcer les gens, surtout s’ils ne voulaient pas. Cependant, de par sa conversation et son attitude, la belle asiatique arrivait souvent, au bout du compte, à détendre son interlocuteur, à le mettre plus en confiance… Peut-être donc que miss Swan parlerait un peu plus qu’à l’accoutumée.

« Avec plaisir. Je ne suis pas vraiment très bavarde mais je vais faire un effort. Euh … Tu connais Forks depuis longtemps ? »

« Oui, depuis trèèèès longtemps à vrai dire… Comment ne pas connaître Forks quand on y est né ? Mais j’ai beau y vivre depuis toujours, je ne cesse de me faire surprendre… »

Mademoiselle Hawkins désigna alors ses vêtements d’un geste assez ample de la main pour illustrer ses propos. Pour tout avouer, elle était assez tête en l’air… Oublier de prendre un parapluie, oublier de rendre un devoir, ou encore oublier de mettre son réveil à sonner… C’était là tout un tas de choses qui lui arrivaient assez fréquemment, au grand dam de sa mère et son beau-père, ainsi que des professeurs. Irrécupérable, le mot convenait parfaitement.

« Mais il semblerait que je ne sois pas la seule puisque toi aussi tu étais trempée. » Ajouta-t-elle alors, tout sourire.
« Enfin bref, les cours, le lycée, ça doit te changer non ? D’après le peu que je sais, à Phoenix tout est beaucoup plus grand qu’ici… Les établissements scolaires, le centre commercial… Et un peu plus chic que dans notre petite ville sans doute. »

Et puis plus ensoleillé, inévitablement.

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