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 Prie pour ton salut [eris]

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2 participants
AuteurMessage
Syrielle de Cassidy

Syrielle de Cassidy


Messages : 20
Date d'inscription : 25/06/2008

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MessageSujet: Prie pour ton salut [eris]   Prie pour ton salut [eris] EmptyMer 2 Juil - 1:38

"prie pour ton salut"


Une journée peu remplie, une matinée plate et un après midi interminable qui n'avait emmené qu'à un souper magnifique, un cru d'environs trente ans, des plus vifs. Un sang chaud et des veines douces, humm un pur délice. Comme à chaque fois qu'elle tuait, elle allait à l'église pour se faire "pardonner", elle ne s'excusait pas vraiment mais son éternité était si longue qu'elle aimait à croire que quelqu'un jouait de sa vie et de sa destinée...
Syrielle loin des apparences était quelqu'un de très pieux. Il était très tard, et elle confesser à dieu seulement ses multiples crimes. Elle était agenouillée en face de l'autel. L'obscurité, dans la continuité de l'allée sous les cierges allumés... Elle se ressourcait et essayait de se souvenir de son passé. Oui cette tache dans sa vie quotidienne, cette chaine qui l'obligeait à vivre lier à cet ombre. Elle releva la tête vers le christ, elle se dit que lui au moins il avait eu la joie de mourir ne serais-ce que pour quelques instants mais au moins il peux dire, "je me suis reposé". La colère remonta, sa haine des gens repris le dessus. Elle entendit la porte s'ouvrire. Elle jeta un regard rapide puis referma les yeux.
Elle portait un long manteau en fourrure noire et des talons haut vernis, elle avait un foulard de soie rose pale et semblait très hautaine... Elle laissa la personne approcher...
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Eris River

Eris River


Messages : 12
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MessageSujet: Re: Prie pour ton salut [eris]   Prie pour ton salut [eris] EmptyJeu 3 Juil - 0:12

    C'était quasiment la période à laquelle il paraît que tous les chats adoptent la même couleur, le gris - les gens aussi cela dit - et elle le savait s'en fichant éperdument et étonnamment. C'était comme si cette réalité n'était qu'inconsciente, fichée dans un interstice au fin fond de son cerveau mis au repos par quelque obscure idée. Une envie s'était insinuée au creux de ses entrailles jusqu'à broyer sa raison et son sens des responsabilités pour la pousser dehors à cette heure-là sans raison digne d'une adolescente de son âge, même pas quelque chose de peu cautionnable à se mettre sous la dent pour quelque adulte suspicieux. De toute façon, il n'y aurait personne pour remarquer cette absence le bourreau de travail* étant enfermé dans sa caverne et elle n'avait aucun compte à rendre dans cette situation. Elle pouvait donc sortir le cœur léger comme on dit et tenter d'y aller ne sachant si elle pourrait y rentrer à cette heure tardive ou si elle devrait réfréner son envie jusqu'au lendemain, à contrecœur. Les choses remises au lendemain ce n'est jamais très bon. Peut-être pourrait-elle rentrer d'une manière moins louable, tout le monde a déjà entendu parler des portes dérobées bien que la bâtisse soit plutôt jeune et moderne de par sa conception. Elle verrait bien. Et puis, elle ne savait même pas ce qu'elle allait y faire n'ayant plus le désir ou la douleur nécessaire pour hurler contre des chimères. Au fond, elle avait bien commencé à accepter par épuisement.

    Elle n'était pas croyante pourtant ; on lui avait juste apposé une croix sur le front au cas où et c'est tout. Sa sœur jumelle non plus n'avait jamais voulu croire à l'existence d'un être supérieur. Elles s'auto-proclamèrent agnostiques n'ayant aucune idée totalement fixée. Cela suffit à remplir nombreuses années de leur existence sans perturber qui que ce soit. Ni prêtre, ni nonne, ni représentant d'une quelconque religion ne souffrit de leur incroyance. Seulement, quelques mois plus tôt, lorsque sa sœur rendit la vie à on ne sait quelle entité, il fallait bien que quelqu'un ou quelque chose subisse le déferlement des nerfs de la dernière fille River pour la bonne cause. Pour une tache aussi ingrate, elle n'allait tout de même pas recherche l'innovation et s'en pris donc à celui qu'elle nomma tour à tour God, Allah, Bouddha... Histoire qu'il n'y ait pas de jaloux ni de laisser pour compte. Chacun en pris pour son grade et subit les remises en questions alors que celles-ci n'avaient pas lieu d'être. C'était juste pour laisser déferler son chagrin en torrents de haine qu'elle avait fait ça et ainsi elle ne blessait personne. Dans le "pire" des cas, si une quelconque divinité existait et méritait l'amour qu'on lui portait pour sa bonté, elle pardonnerait cette réaction si humaine et ne s'en offusquerait en rien continuant son "existence" malgré les cris désespérés. Quant à savoir si le meilleur des cas serait relatif à une intervention divine, je vous laisse voir. Quoiqu'il en fut, se fut dans un état totalement serein - ayant déjà vomi sa rage jusqu'à la bile - que la jeune femme pénétra dans le lieu de culte qui était, par chance ou non, ouvert.

    « God is a concept by which we can measure our pain »

    Elle susurra ces paroles d'une chanson écoutée sur un des vieux CDs de ses parents en errant entre cierges et autres ornement sacerdotaux. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait là. La seule chose que voulait bien lui livrer son esprit était l'appréciation de l'ambiance paisible du lieu dont même les sons nocturnes semblaient s'être enfuis aucun animal, aucun véhicule ou aucun bruit de nature humaine ou naturelle ne venant troubler l'atmosphère. Et c'est à peine si elle vit la femme agenouillée devant la représentation du Christ et comme absorbée par une prière repentante. Elle, elle n'avait jamais prié. Cette image, bien que fort différente de celle qui lui revint à l'esprit, lui rappela le Docteur Carlisle et, en atténué, ses enfants adoptifs qui erraient dans les rues et le lycée de Juneau. C'était des personnes distantes mais gentilles, des gens pas envahissants ; plaisants. Et, elle, elle avait la même allure ou il serait plus juste de dire que la même prestance se dégageait de son aspect qui ne présentait d'ailleurs aucune imperfection rappelant la perfectibilité des humains. Et c'est cette chose que je tente de vous décrire avec un manque flagrant de succès qui attira Eris vers Syrielle alors que, de sa bouche, les paroles de John Lennon s'échappaient toujours en un murmure.

    « I don't believe in magic, I don't believe in I-ching, I don't believe in bible, I don't believe in tarot, I don't believe in Hitler, I don't believe in Jesus, I don't believe in Kennedy, I don't believe in Buddha, I don't believe in mantra, I don't believe in Gita, I don't believe in yoga, I don't believe in kings, I don't believe in Elvis, I don't believe in Zimmerman, I don't believe in Beatles... »

    * En d'autres termes, son père.
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