Un Secret Bien Gardé [PV Bella]

« - Est-ce que quelqu’un aurait vu mon livre !?
-Rosalie, viens m’aider s’il te plait !
-Quand partons-nous ?
-Vous êtes vraiment sur de ne pas l’avoir vu trainer… ?
-Comment !?
-Emmett !!! Je suis sur que tu es dans le coup !

Alice aimait l’ambiance qui régnait dans le manoir des Cullen. Brouhaha, disputes, chahutages comblaient le quotidien de la famille. Il fallait bien passer le temps quand l’on était vampire! Sans compter le fait que c’était les vacances scolaires. Dans ses conditions personne n’échappait au rituel.
Ce matin-là avait été comme les autres. Un délire sans fin... Mais à présent, bien que c’était le début de l’après-midi, de gros nuages noirs cachaient le soleil. Comment pouvait-on rêver de mieux ? Une météo idéale pour une partie de chasse. Seuls les humains resteraient enfermés. Enthousiaste les garçons avaient déjà tout prévu. Ainsi Emmett, Edward et Jasper accompagnèrent leur jeune novice Meredith pour s’amuser pendant quelques heures. Rosalie s’était offert une séance shopping.
Esmée et Carlisle quand à eux trouvaient toujours de quoi s’occuper. Seules restaient Bella et sa belle-sœur préférée qui n’avait aucun programme particulier pour la journée.
Alice appréciait énormément sa compère. Elle l’adorait même. Il en avait toujours était ainsi depuis qu’elle l’avait connue, ce qui n’avait pas été le cas de tout le monde. Une situation stable fut très difficile à installer. Edward s’était épris de cette nouvelle lycéenne qui courrait chaque jour un risque immense. Jasper ou Rosalie furent outragés à l’annonce de cette « amourette passagère ». Alice quand à elle avait compris l’ampleur de leurs relations et les sentiments de son ainé. Elle soutint le couple durant toutes les épreuves qu’ils traversèrent. Maintenant de la même famille, Bella et elles étaient toujours aussi complice et présente l’une pour l’autre. Une confiance mutuelle les liaient.
Pourtant ces jours-ci la jeune centenaire semblait plutôt d’humeur nostalgique. Et ça ce n’était pas de par les paroles de son amie qu’Alice l’avait découvert mais par le biais d’Edward et de quelques prémonitions vagues. Une seule question, que lui passait t’il donc par la tête ?
Personne ne le savait et ne le saurait. Même son mari n’avait pas le pouvoir de lire ses pensées. Etrange tout de même. Un phénomène inexpliqué depuis longtemps.

A ce moment précis, celle-ci se trouvait assise dans un fauteuil. Un magazine quelconque se trouvait bien sur ses genoux mais vampire depuis des années et plutôt observatrice, Alice remarqua qu’elle n’y prêtait aucune attention, perdue dans ses pensées. Ses yeux parcouraient bien les lignes, mais elle ne semblait pas les voir et levait parfois ceux-ci pour les déposer sur son visage d’un air quelque peu anxieux. Même si elle nierait certainement, Alice la connaissait bien pour savoir cela…elle s’approcha s’étant toujours promis d’aider les siens lorsqu’ils en auraient besoin :

- Bella, tu sembles bien songeuse ! Tu es sure que ça va ?

« - Est-ce que quelqu’un aurait vu mon livre !?
-Rosalie, viens m’aider s’il te plait !
-Quand partons-nous ?
-Vous êtes vraiment sur de ne pas l’avoir vu trainer… ?
-Comment !?
-Emmett !!! Je suis sur que tu es dans le coup ! »

Du bruit, toujours du bruit. C’était ainsi que les journées de passaient chez les Cullen. La petite maison de Forks n’aurait pas suffit ; ils étaient trop désormais. Entre Rosalie et Emmett, Alice et Jasper, Bella et Edward, Carlisle et Esmée. Et n’oublions pas notre tendre Meredith, qui se faisait passer pour la fille de Rose. Blondes, grandes, belles, tout collait. Seule la famille connaissait la vérité. Bref. Même si Bella adorait l’ambiance qui régnait à la maison, elle avait parfois besoin de calme. Un mot qui n’existait même pas à la maison. Heureusement, le mauvais temps approchait. Ce qui signifiait que certains Cullen allaient partir jouer au baseball. Un jeu que tous adoraient. Et pour entraîner Meredith, les garçons avaient décidé de l’emmener avec eux. Un peu de tranquillité en perspective. Bella sourit, regardant la petite troupe s’agiter. Seule la belle Alice semblait calme et distante, à la recherche d’un livre perdu. Quant à Carlisle et Esmée, ils allaient sortir. Comme d’habitude, ils ne s’ennuyaient jamais. Ils avaient vraiment de la chance. En quelques secondes à peine, la maison fut désertée. Seule Bella et sa belle-sœur restèrent dans le salon. Les deux jeunes femmes s’adoraient. Mais il en avait toujours été ainsi. Lorsque la demoiselle était encore une Swan, la sœur de son tendre amour la comprenait parfaitement. Elles aimaient passer du temps ensemble. Elles aimaient faire les boutiques. Et Alice adorait s’amuser à coiffer et maquiller Bella. Une activité que cette dernière n’appréciait pas énormément. Mais elle était si jolie, une fois préparée. Désormais, elle n’avait plus besoin de rien. Elle avait cette beauté qu’elle avait tant de fois admiré et demandé. Elle était vampire ; depuis cent ans. Son père, sa mère et ses proches étaient morts depuis longtemps maintenant. Cette décision n’avait pourtant pas été facile. La mort. La renaissance. Voilà ce que Bella avait cherché. Elle l’avait fait pour Edward, alors que plusieurs Cullen n’approuvaient pas. Mais la tension n’était plus présente depuis longtemps, maintenant. Jasper et Rosalie, les plus réticents, adoraient Bella comme n’importe quel autre membre de la famille. Et même si la jeune femme avait tout ce dont elle souhaitait, elle se voulait nostalgique en ce moment. Jacob. Jacob Black hantait ses pensées. Elle ne pouvait plus rêver et le voyait les yeux ouverts. Marchant, errant dans la forêt. Appelant désespérément son nom. Et cela lui brisait le cœur. Elle essayait de cacher ce chagrin mais comme elle, Alice et Edward avaient quelques dons particuliers. Assise dans un fauteuil, Bella simulait une lecture profonde. En fait, elle avait attrapé un magazine et l’avait simplement posé sur ses genoux. Elle regardait les pages, comme si celles-ci avaient été vides. Une tristesse ; une peine profonde qu’on ne pouvait comprendre. Au bout d’un long moment, elle soupira. Levant les yeux, elle s’arrêta dans ses mouvements rapides. Alice la surveillait. Souvent, ces derniers temps. S’approchant, sa belle-sœur demanda d’une voix inquiète : « Bella, tu sembles bien songeuse ! Tu es sure que ça va ? ». Sourire. Faux sourire, évidemment. Il fallait cacher les apparences.

« Oui, tout va bien. Pourquoi ? »

De plus en plus souvent Alice guettait les réactions de son amie ces derniers temps. Elle la trouvait si distante… et savait que ce n’était pas le fruit de son imagination puisqu’Edward pensait la même chose de cette attitude. Devoir en arriver là ne lui plaisait pas vraiment, mais il fallait dire ce qui était, elle était inquiète. Bella se confiait toujours à elle lorsqu’elle avait un problème, ou qu’elle n’allait pas bien. Aujourd’hui pourtant, elle semblait plutôt l’éviter, ce qui la désolait. Ou l’agaçait peut-être…
Enfin le résultat était le même.
Alors qu’elle la scrutait comme à son habitude, à demi-perdue dans ses pensées, Bella leva les yeux vers elle et sembla paniquer se rendant compte qu’elle n’était pas seule. Ses mouvements brusques le prouvèrent. Même sans le don de Jasper, qui était de décelait et d’apaiser les émotions, Alice perçut très bien la gène de la jeune vampire.
Jamais elle ne réagissait comme ça en temps normal. Quelque chose de vraiment important devait la tracasser. Au point d’avoir peur de sa propre belle-sœur et de rester refermée sur elle-même.
Quel pouvait donc bien être ce secret ??
Oh, Alice y avait songé au moins un demi-million de fois. Des thèmes de toutes sortes lui étaient venus à l’esprit. Tout d’abord elle avait pensé à de la nostalgie. Cela faisait 100ans, que Bella faisait partie de la famille Cullen, et depuis elle avait assisté à de nombreux enterrements des êtres qui lui étaient chers avant sa transformation. D’anciens camarades, de la famille…
Ceux qui l’avait certainement le plus touchés étaient ceux de ses 2parents qu’elle aimait profondément, ainsi que celui d’Angela, jeune lycéenne qu’elle fréquentait du temps qu’elle faisait ses études à Forks, à sa rencontre avec Edward.
Mais cette passe de déprime lui avait passé et s’il s’agissait seulement de ça, Bella n’aurait pas à se cacher.
Une autre idée lui était venue, idée qui ne lui plaisait guère mais qui ne pouvait être écartée… Celle de son histoire avec Jacob Black, vampire ennemi des Cullen. Ou plutôt des vampires en général…Normal puisqu’il était loup garou.
Alice avait eu ouïe dire que son petit fils se trouvait dans les parages…rumeurs ou non ? Aucun membre de la famille ne pouvait confirmer ou réfuter ces paroles. A part peut-être Bella. En tout cas l’ensemble des Cullen s’étaient mis d’accord pour ne pas lui parler de ces dires. L’avait t’elle apprit ailleurs ? Elle ne le pensait pas. Cela serait improbable…Par qui ?? Ses seuls amis étaient sa famille et les Denali (qui ne vendraient certainement pas la mèche).
Avec un petit soupir d’incompréhension, Alice se ressaisit et se dirigea vers Bella, en lui posant une question pour engager la conversation. Question à laquelle elle répondit déjà par un mensonge, cela se sentait. Cela promettait pour la suite. Surtout qu’Alice était plutôt…impatiente. De plus elle ne supportait pas qu’on ne lui révèle pas ce qu’elle voulait savoir. Voilà pourquoi elle adorait son pouvoir…Pouvoir qui malheureusement pour ce problème là ne lui était d’aucune utilité. Pour l’instant du moins.
Elle secoua la tête pour faire comprendre à Bella qu’il était inutile de continuer à lui répondre ainsi, qu’elle savait que ce sourire était faux, que ses paroles étaient fausses… Que tout n’était qu’illusion.
Il était temps d’arrêter d’espionner et de parler. Sérieusement cette fois-ci. Elle dit d’un ton calme et posé, ne cherchant pas à s’énerver contre son amie, ce qui ne servirait à rien :

-Tu sais que même sans le pouvoir de Jasper, je sens que tu me mens beaucoup ces derniers temps. Et que tu m’évites. Nous nous faisons tous du souci pour toi. Il est temps d’arrêter de te morfondre Bella ! Nous savons que tu ne vas pas bien, que tu nous caches quelque chose.

Alice la regarda tout du long de ses paroles. Bella ne changea pas d’expression. Ces mots elles les avaient déjà entendus, elle savait comment rester impassible et jouer l’innocente. Mais cette fois-ci Alice ne lâcherait pas prise. Il fallait que la vérité éclate

Distante, c’était le mot juste. Bella était ailleurs et de jour en jour, elle s’éloignait. De Juneau, d’Edward, de sa famille. Elle était malheureuse évidemment mais ne pouvait faire autrement. Jacob était bien trop souvent dans ses pensées. Elle l’avait laissé, l’avait fait souffrir sans donner une explication correcte. Valable. Oh, bien sûr, il était venu au mariage mais était reparti aussitôt. Quand il avait vu que sa bien aimée n’avait pas changé d’avis, il n’avait pas supporté. C’était cruel. Jacob avait toujours fonctionné comme cela. Ou tout, ou rien. Comme Bella n’avait pas pu lui donner ce qu’il souhaitait, il avait mis un terme à leur amitié. Il avait souffert, plus que quiconque mais avait choisi sa voix. Cependant, la jeune femme pensait qu’elle était responsable. De son malheur, de ses souffrances. Puis, comme elle, il avait refait sa vie. Son père le lui avait dis. Jacob Black avait eu des enfants et petits enfants par la suite. Mais loup-garou avant tout, il n’était pas mort comme la plupart de ses amis du même âge. Il survivait, avec l’apparence d’un jeune grand-père. Elle, avait conservé cette jeunesse. Cette beauté époustouflante. Mais elle avait changé. Bella s’était renfermé. Un peu comme Rosalie, peut être. En devenant vampire, elle avait compris qu’elle était condamnée. A l’éternel. Puis, elle avait commencé à s’éloigner de sa belle-sœur. Celle qui avait toujours été sa confidente, son amie la plus chère. Alice souffrait et ne pouvait comprendre, ce qui était d’autant plus dur. Aujourd’hui toute fois, elle ne pouvait lui échapper. Elles étaient seules. Alors, lorsque la jeune femme s’était retournée vers son Alice, elle s’était montrée réticente et apeurée. Sentiments qu’elle ne montrait jamais. Son amie avait de suite décelée quelque chose. Quelque chose d’anormal. Elle lisait le futur ; avait-elle vu quoi que ce soit ? Possible, mais elle n’allait pas lui en parler avec que Bella est justifiée son attitude. Que pouvait-elle dire ? Il ne fallait pas qu’elle parle de Jacob. Jamais. Ses parents ? Oui, elle pouvait les évoquer. Ses ami(e)s aussi. Ceux qu’elle avait perdus. Comme Angela, par exemple. En fait, elle avait perdu tous les êtres qui lui étaient chers. Les uns après les autres s’étaient éteints, à jamais. Elle, était condamnée à vivre pour toujours. Belle ironie du sort. Ce qu’elle avait toujours souhaité être se révélait n’être qu’un lourd fardeau. Toute fois, Alice était plus intelligente que cela. Toutes ces personnes étaient mortes depuis longtemps maintenant. Elle en avait été affectée mais aujourd’hui, il ne s’agissait certainement plus de cela. Jacob. Jacob. Peut être sa belle sœur avait-elle compris. Mais encore une fois, elle n’aurait rien dit. Les Cullen se montraient prudents et savaient que la jeune femme avait souffert de cette brutale séparation. Si quelconque membre de la famille Black s’était trouvé sur les terres de Juneau, personne n’aurait parlé. Soudain, Alice éleva la voix. « Tu sais que même sans le pouvoir de Jasper, je sens que tu me mens beaucoup ces derniers temps. Et que tu m’évites. Nous nous faisons tous du souci pour toi. Il est temps d’arrêter de te morfondre Bella ! Nous savons que tu ne vas pas bien, que tu nous caches quelque chose ». Wow, coup de poignard en plein cœur. Bella soupira à son tour. Impossible de cacher quoi que ce soit, dans cette famille. Ne pouvait-elle pas garder ses problèmes pour elle ? Non, apparemment non. Elle leva les yeux au ciel, fâchée.

« Pour l’amour du ciel Alice ; je vais bien. Combien de fois vais-je devoir te le répéter ? Vous vous faites trop de souci. Edward le premier. Je sais que je suis distante mais j’ai mes raisons. Tout le monde a droit à ses secrets. Je garde les miens, je ne dirais rien. Pardonnes-moi. Et puis, rien d’important. Ne t’en fais pas, d’accord ? »

Son expression n’avait pas changé. Elle semblait plus ennuyée qu’autre chose. Ces propos, elle les avait entendus de la bouche de tous les Cullen. Carlisle le premier. Edward. Esmée. Jasper. Et alors ? Que pouvaient-ils faire pour elle ? Rien, absolument rien. Elle était assez grande pour résoudre ses problèmes elle-même. Elle n’avait pas envie de parler de Jacob. Ni des loups-garous en général. Elle devait les oublier, elle le savait. Elle travaillait énormément sur elle ces temps-ci. Mais si personne ne croyait en elle, comment ferait-elle ? Elle esquissa un sourire timide, comme pour rassurer Alice. Elle avait l’air inquiète. Il n’y avait vraiment pas de quoi. Tout finirait par s’arranger. Elle le promettait.

Bella avait toujours été un être extraordinaire. Même lorsqu'elle se mettait en colère, une douceur avenante s'échappait d'elle. Soit d'un sourire, d'un geste raffiné ou simplement au son de sa voix.
Humaine, elle avait déjà cette capacité mais depuis qu'elle était vampire, inutile d'expliquer comme elle avait peaufiné cet art.
La rare beauté qu'elle avait hérité des Cullen lui avait d'abord donné confiance en elle. Ainsi elle avait apprit à se découvrir à cette renaissance.
Un jour, Bella lui expliqua, comment avant sa transformation elle avait été fascinée par cette élégance, excellence qui s'échappait de leur famille. Tout y étaient naturel mais d'un parfait... Cela expliquait d'ailleurs certainement l'appréhension des humains à l'idée de prendre contact avec eux. Peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur... Surement y avait-il parfois également un peu de jalousie.

Edward et Alice essentiellement avaient beaucoup aidés Bella mais toute la famille avait mit du sien.
Après s'être réjouie, adaptée à sa condition, voilà que ces enterrements étaient survenus. Une fois cet obstacle surmonté l'ambiance avait été différente au foyer mais agréable. Il suffisait simplement d'éviter les sujets qui seraient susceptible de la blesser.
Ces derniers temps, ce silence, ces secrets ne pouvaient être comparables à d'anciennes déprimes ou incompréhension. Quelque chose de vraiment grave retenait Bella dans ses pensées, s'éloignant de tous.

Cette douceur, donc...Alice la retrouva dans les paroles que venaient de prononcer son amie. Pourtant elle ne se laissa pas attendrir. Cette échappatoire lui avait si souvent était servie. "Rien d'important"... Comment pouvait t'on y croire à son atitude?
Le sourire que lui adressa sa belle-soeur eu le don de l'exaspérer. Comment pouvait t'elle s'y prendre pour qu'enfin, elle ose avouer ce qui n'allait pas? Plus le temps passait, plus Alice pensait que Black occupait l'esprit de la belle.

Jacob, Black. Un frisson parcourut la jeune femme. Elle n'avait jamais supporté ce garçon. Tout d'abord parce qu'il était loup-garou. Les vampires étaient leurs ennemis. Il en avait toujours été ainsi. Le pacte signé à la Push n'avait pour but que de séparer les deux clans. Les "suceurs de sang" comme ils étaient surnommés évitaient tout contact avec eux et haissaient les "chiens". Ceux-ci le leur rendaient bien.
De plus, en tombant amoureux de Bella, Jacob avait entrainé tout un tas d'ennuis, qui s'il n'avait pas existé, auraient pu être évités.
Comment les Cullen pouvaient t'ils ne pas lui en vouloir?
Edward avait été le plus gentil. Il se disait compréhensif et "respectait Bella" selon ses paroles. Alice avait eu bien du mal à l'accepter mais elle n'avait aucun pouvoir sur ces sentiments et faits si bien qu'elle s'était enmurée dans un silence de désaccord.
Drôle d'histoire qu'ils avaient vécus ici.

Envahie dans ses pensées, Alice finit par soupirer, changeant totalement d'était d'esprit. Bella ne voulait rien dire, très bien. De toute manière depuis qu'elle essayait, elle n'avait jamais rien su lui soutirer de gré ou de force. La seule chose qu'elle faisait s'était l'ennuyer et lui donner une raison de s'éloigner un peu plus.
Sans un mot, la belle brune se leva et se dirigea vers la cuisine qui se trouvait juste à coté. Ici elle allait se préparer une tasse de thé quand elle eut le souffle coupé.

"Décor: Vue aérienne sur une forêt. Belle, hornée de grands sapins réguliers. Une terre fraiche. L'on aurait celle qui entourait la ville de Juneau.
Flash...
Un jeune adolescent marche, songeur. Comme il ressemblait à Jacob... Un vrai sosie!!
Flash...
Non loin, en face, Bella. Elle ne semble pas très à l'aise, ce qui n'était pas vraiment étonnant ces derniers jours.
Nouveau flash...
Un frisson, un appel plaintif, un gémissement..."

Puis plus rien... Alice rouvrit les yeux. C'était impossible. Jacob ici, ou alors peut-etre cette rumeur sur son petit-fils était t'elle vraie?! Mais l'on aurait reellement dit le vrai, l'inoubliable loup garou.
Penser à lui, lui avait certainement fait avoir cette vision. Comme elle se plaignait toujours, que ses visions ne se produisaient pas, celle-ci au contraire si elle était réalisable devait être évitée.
Sous la panique, la belle brune se rendit compte qu'elle avait laché sa tasse en un bruit fracassant. Des centaines d'éclats de verre s'étalaient sous ses yeux.
Alice contempla ce désastre un main sur le front épuisé, quand ses sens l'avertirent que quelqu'un approchait.
Cela ne pouvait être que Bella

Bella avait fini par prendre le coup de main. Elle était assez énervée ces temps-ci, elle s’emballait pour un rien. Mais elle réglait la situation par un beau sourire. Du moins, auprès des siens. Elle avait toujours détesté qu’Alice ou Edward se mêlent de ses problèmes. C’était une grande fille et qui plus est de plus de cent ans maintenant. Elle devait prendre ses choix, sans avoir besoin de l’aide de personne. Malheureusement, elle savait que sa belle sœur voyait claire dans son petit jeu. Elle avait des visions ; elle trichait sacrément. Mais non d’un chien ! Elle ne pouvait plus respirer. Maintenant que les Volturi étaient en Alaska, c’était pire. Elle détestait tant Alec et Jane. Profondément. Comment oublier ce qu’ils avaient faits, lorsqu’elle s’était rendue en Italie ? Elle n’était qu’une humaine à l’époque. Quoi qu’il en soit, Bella n’avait et ne trouverait pas la paix avant un bon petit moment. Pas besoin de visions pour le savoir. Il était vrai que la jeune femme avait pris confiance en elle, depuis le temps. Cette beauté ravissante et froide l’aidait. Elle était un vampire parmi tant d’autres ; belle et désirée de tous. A l’école, nombres étaient les hommes qui essayaient de la courtiser. Ils se ravisaient en voyant Edward montrer les crocs. Mais humaine, Bella avait aussi ce pouvoir, en quelque sorte. Les jeunes gens l’appréciaient et elle se souvenait surtout du pauvre Mike qu’elle avait tant de fois rejeté, pour le simple fait qu’il n’était pas du tout son genre. Trop humain à son goût. Bella aimait tellement le danger autrefois. Après cent ans d’existence, elle se lassait certainement. Courir, courir, toujours courir. C’était tellement fatiguant à force. Les humains avaient de la chance ; même si madame Cullen avait toujours eu l’envie d’être un être extraordinaire. Peut être avait-elle trop demandé. Elle ne pouvait s’attacher à personne car tous les humains avaient peur d’eux ; leur clan. Il était vraiment difficile d’être ami avec des créatures aussi magnifiques que les Cullen. Alice avait raison. Les humains devaient avoir sacrément peur de décevoir et de ne pas plaire. Cruel sort. L’humanité était bien curieuse, après mûre réflexion.

Heureusement, Alice et Edward s’étaient montrés parfaits. Ils avaient tous deux énormément aidé Bella lors de sa cruelle transformation. Elle avait souffert mais tenue grâce à eux. Elle avait été heureuse ; bonheur qui n’avait pas duré. On lui avait arraché ses parents puis ses amis. Tous. Elle les avait vus mourir, s’éteindre un par un. Oh, elle n’avait pas été préparée à cela. On dit toujours qu’on s’attend au pire mais lorsque celui-ci survient, on ne sait comment réagir. Heureusement, les Cullen avaient tous su éviter les sujets douloureux, pour Bella. Elle avait repris goût à la vie mais voilà qu’elle pensait trop souvent à son petit loup garou, maintenant. Elle ne voulait pas se l’avouer à elle-même alors pourquoi l’avouer aux autres ? Elle avait le don d’exaspérer tout le monde. Ils voulaient l’aider ; elle refusait. Tout était de sa faute. Comme elle souffrait. D’être si distante d’Edward en premier lieu. Puis d’Alice. Et Carlisle, Esmée et les autres. Elle les aimait si fort. Ils méritaient d’apprendre la vérité. Mais pouvait-elle dire que quelque part, elle regrettait sa condition ? Elle avait blessé quelqu’un, l’être qu’elle considérait comme son meilleur ami et plus si affinité. Elle n’était qu’un monstre. Jacob. Jacob. Il n’était pas très apprécié des vampires mais en fait, c’était elle qui l’avait mis dans de sales draps. Mieux aurait valu qu’ils ne se rencontrent jamais. Edward, cependant, avait été le plus gentil avec le loup. Il se montrait compréhensif et avait même laissé le choix à Bella de partir. Comment lui faire cela ? Non, elle était restée. Le cœur brisée, car déchirée. Elle aimait deux hommes. Bella baissa les yeux, lorsqu’Alice passa soudain devant elle. Elle avait tellement honte de devoir cacher ses véritables pensées. Soupirant, elle se maudit intérieurement. Etrangement, la jeune femme n’entendit absolument rien dans la maison pendant quelques instants. Puis, un bruit de fracas. Du verre ? Cela provenait de la cuisine. Bella s’y précipita. Elle trouva Alice, légèrement paniquée. Elle lui fit face, posant les mains sur ses frêles épaules. Elle la secoua doucement.

« Alice ? Alice ! Tu m’entends ? Que se passe-t-il ? Une vision ? Qu’as-tu vu, par pitié, parles ! »

Elle soupira, forçant sa belle sœur à s’asseoir sur une chaise de la cuisine. Elle était encore plus blanche qu’à l’origine. Et pour dire, c’était vraiment rare. Bella s’assit à son tour, fixant sans relâche sa pauvre petite Alice. Savait-elle pour le loup ? Kersh ? Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle aurait du en parler aux autres. Sa vie se voulait en danger, si souvent. Elle s’en voulait.

Jacob Black...Ou du moins quelqu'un de sa famille ici! Lorsque Bella accourut, elle n'en revenait toujours pas. Ce jeune homme lui ressemblait tellement. Alors c'était vrai... Son petit fils était dans les parages. La rumeur ébruitée, n'était pas simplement un ragot lancé en l'air. Une boule se serra dans l'estomac d'Alice, métaphoriquement puisque les vampires ne connaissaient pas les mêmes réactions physiques que les humains. Est-ce que les raisons qu'on lui avait dites sur sa venue était vraies aussi? Si c'était le cas c'était une vraie catastrophe.
Les Cullen, hormis Bella, avaient entendu dire, effectivement, que l'adolescent était très proche de son grand-père, qu'il avait été ému par son histoire et qu'il n'avait pas supporté la souffrance que lui avait infligé Bella par le passé lorsque son choix fut fatidique. L'on racontait même que c'était cette douleur qui l'avait fait mourrir, enfin il ne fallait pas pousser non plus. Black était solide. Ou du moins avait été.
L'adolescent, donc, serait venu pour venger son grand-père... en tuant Bella. Alice eut un frisson.
C'est alors qu'elle sentit une main sur son épaule la secouer vivement puis entendit une voix inquiète. Ou hystérique. Peu importait. Elle était repartie dans ses pensées alors que Bella l'asseyait sur une chaise.
Il fallait tout de suite prévenir les autres: Edward, Carlisle, toute la famille.
Il y avait une chose qu'Alice n'expliquait pas. Ce hurlement malheureux à la fin de sa vision. Elle le connaissait bien. C'était celui d'un loup garou. Etait-ce celui de Jacob lorsque Bella l'avait quitté, ou celui de ce petit fils. Car si c'était ce dernier qui était loup, non seulement la situation était d'autant plus grave, mais en plus Alice n'aurait jamais du avoir ce flash. En temps normaux, elle n'arriva jamais à capter l'esprit lupin...
Tout ceci était trop confus pour qu'elle le garde seulement pour elle... La vampire revint à elle, sortant de ses reflexions. Elle vit alors que Bella n'avait pas bougé. Alice devait en parler certes, mais surement pas à sa belle-soeur. C'était hors de question.
Pourtant dans ses yeux elle perçut une lueur étrange. Comme un remord. Elle savait quelque chose s'était évident. Lui demander signifiait encore devoir enclencher soit un passage à vide, soit une querelle. Pourtant il le fallait. Alice se montra sévère et dit d'une voix lente et chargée de sens:

-Tu as quelque chose à me dire je crois.

Elle fixait son amie, son regard toujours plongé dans le sien. Il était hors de question de céder. Elle ne pouvait se taire indéfiniment.

-Bella je le sens... Dis moi ce que tu as sur le coeur s'il te plait et nous discuterons calmement de ma vision.

Calmement, quelle ironie tout de même.

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